"
Chez les femmes violentées de 15 à 44 ans, il y a une diminution d'une année en bonne santé sur cinq. "
Nombreux sont les impacts de la violence conjugale sur les femmes et les enfants. Les conséquences sur les proches qui viennent en aide aux victimes sont également bien réelles (stress, inquiétude, peur, tristesse, impuissance, etc.).
« La violence conjugale a des effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des femmes qui en sont victimes »1. En effet, il n'est pas surprenant que les tensions vécues au quotidien se traduisent un jour par des problèmes de santé physique et psychologique pouvant dans certains cas entraîner la mort (douleurs variées, troubles du sommeil, fatigue extrême, blessures, anxiété, dépression, isolement social, abus de drogues, d'alcool et de médicaments, tentative de suicide, etc.).
Aux problèmes de santé se greffent souvent des problèmes d'ordre financier. Il est fréquent que l'état de détresse de la femme, victime de violence conjugale, la force à laisser son emploi ou l'empêche de travailler. La femme se retrouve alors dans un état d'appauvrissement qui aggrave son sentiment d'impuissance et d'incompétence à subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants.
La violence conjugale affecte également le lien mère-enfant. Il est fréquent d'entendre des commentaires désobligeants envers les mères dont les enfants présentent certains problèmes de comportement. Les compétences parentales de la mère sont souvent remises en question de la part même des travailleurs qui la soutiennent. Cette méprise est due à une mauvaise lecture de la violence conjugale et de ses impacts, tant sur le comportement de l'enfant que sur le lien mère-enfant.
"
L'enfant exposé n'est pas que témoin de la violence conjugale; il est aussi victime."
La gravité des expériences et la durée d'exposition à la violence conjugale sont les deux éléments qui ont le plus d'influence sur l'importance des conséquences sur l'enfant exposé*. On distingue les conséquences à court terme qui sont généralement passagères et circonstancielles, de celles à long terme, qui auront un impact nuisible sur la façon d'être en relation avec soi et les autres.
Les répercussions à court terme sont présentes pendant et peu de temps après les épisodes de violence. Elles sont les plus visibles et les plus difficiles à vivre pour l'enfant lui-même et son entourage. Ces réactions immédiates au stress que vit l'enfant peuvent s'exprimer de diverses façons telles : pleurs, cris, anxiété, tristesse, cauchemars, trouble de l'appétit, irritabilité, difficultés à l'école, etc. Toutefois, elles peuvent se dissiper avec le temps, dès que l'enfant se retrouvera en sécurité dans un milieu stable et exempt de violence conjugale.
Les conséquences à long terme chez les enfants exposés sont présentes, même lorsque le contexte de violence conjugale n'est plus. Si l'enfant ne reçoit aucune aide, elles peuvent perdurer pendant des mois, voire même des années. Elles sont aussi destructrices chez les hommes que chez les femmes et peuvent se manifester de manière différente pour l'enfant témoin devenu adulte.
Voilà pourquoi il est primordial d'intervenir de façon précoce pour offrir du soutien à la mère dans sa relation avec ses enfants, les aider à mieux comprendre ce qu'ils vivent et tenter ainsi de minimiser les répercussions à long terme.
Lors de la grossesse | La petite enfance | L'enfance | Préadolescence Adolescence |
---|---|---|---|
|
|
|
|
Une intervention précoce chez les enfants exposés à la violence conjugale peut contribuer à en minimiser les impacts et ainsi prévenir les conséquences à long terme.
1, 2 Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale. La violence conjugale…c'est quoi au juste? Édition 2006
3 Comité Priorité Violence Conjugale (CPVC). Réalité et dépistage des enfants exposés à la violence conjugale. Atelier de formation, 2009